Pour une Genève plus accueillante
Publié le 17/06/2018
Depuis des années, la statue de Jean-Jacques Rousseau ne regarde plus vers le large. Les autorités ont cru bon de faire pivoter le flâneur solitaire à 180 degrés sur son île, « pour les touristes », l’épargnant toutefois de la circulation effrénée du pont du Mont-Blanc. Désormais à sa main droite , se trouve le premier grand hôtel de Suisse (1834), l’hôtel des Bergues, le seul qui offrait alors à ses clients de jouir de l’incomparable vue sur le majestueux Mont-Blanc.
Aujourd’hui, la rade est cerclée d’hôtels de luxe surmontés de publicités bien ciblées qui illuminent la nuit. Genève fait partie des villes les plus chères au monde, « Siège de l’Office des Nations Unies et de la Croix-Rouge, elle est un centre mondial de la diplomatie et du secteur bancaire. » Impossible d’y dormir à moins de 40 francs la nuit. Les campings sont excentrés. Quid des jeunes voyageurs? De celles et de ceux qui parcourent le monde avec peu de moyens, non pas pour des affaires ou des congrès? Pour eux, « Geneva » est presque un lieu banni, à biffer de la carte et cela ne risque pas de changer de sitôt, à moins que…
Je vous invite à accueillir des voyageurs à vélo chez vous, une manière de vivre une belle expérience et de rendre Genève plus accueillante. Il existe des sites internet qui permettent et facilitent leur hébergement gratuit et réciproque. Le plus connu et international d’entre eux, Warmshowers, existe depuis 1993. Au début de l’été 2018, à Genève, nous ne sommes pourtant que 9 inscrits au réseau suisse Vélogîtes, 3 au site majoritairement français Cyclo Accueil Cyclo, et 76 à warmshowers.org… pour un canton d’un demi-million d’habitants!
Lire à ce propos l’ excellent article de Joshua Cunningham paru le 24 avril 2018 dans le Bike blog du Guardian
Warmshowers: why free hospitality for bike tourists is a priceless experience