Noroeste argentino #15: Ojos del Salado, 6893 m

Publié le 10/12/2019

Ainsi donc, bien acclimaté à 4000 mètres et + par deux mois de vélo en altitude, je montai plus haut à pied, pour m’approcher un peu plus du plus haut volcan du monde. Ce ne sera pas une ascension « by fair means », puisqu’un guide chilien me mènera en voiture au Refugio Atacama à 5300 mètres d’altitude. Toutes les expéditions par la voie normale opèrent ainsi.

Laguna verde: Alberto, le guide chilien et Rob, son client australien, avant la montée au Refugio Atacama.
Ils attindront,eux aussi, le sommet, deux jours plus tard,

A la laguna verde, il y a autant d’expéditions que de styles ou de motivations L’expé russe, commandée d’une main de fer par Viktor Bobok, une légende de l’alpinisme russe (5x au sommet de l’Everest par 3 voies différentes dont la face nord), enchaînant l’Aconcagua dans la foulée et bientôt à nouveau le toit du monde!…

Deux membres de l’expédition russe équipé de matériel pour un 8000

Une expé allemande ulta-sponsorisée, aussi discrète que je suis curieux. Officiellement scientifique, installant des radios à énergie solaires aux refuges Murray, Atacama et Tejos, ou tentant de capter l’eau du permafrost pour l’acheminer dans les villes. Sont-ils là à nouveau pour battre leur record de 6200 m en camion? Pour chercher de l’or?…

Le réfectoire d’Atacama dans lequel je dormirai. Au loin, le sommet! La technique éprouvée dite du « sapin de Noël » ou comment harnacher une vingtaine de kilos de matériel cycliste sur le dos!….

Le plus beau dans cette ascension fut l’improvisation. Dans ce réfectoire, un Polonais qui redescendait du sommet, me donnera sa paire de chaussettes et une paire de sous-vêtements, un guide chilien me prêtera ses crampons. Une multitude de gestes spontanés me permettront finalement de réaliser ce rêve, celui de combiner une ascension durant une longue traversée d’altitude à vélo.

Au refuge d’Aracama, je rencontre Yulia, une jeune auto-stoppeuse ukrainienne, qui adore la montagne. Aussitôt, nous décidons de monter ensemble au refuge Tejos à 5800 mètres

Le refuge Tejos surplombé par le le sommet de l’Ojos del Salado

Nous quittons le refuge Tejos, emmitouflés dans 6 couches d’habits, à 5 heures du matin, à la frontale. Le froid est tranchant.

Le cratère enneigé (6700 m) du volcan:

Le dernier bout: une cheminée équipée de cordes fixes:

La cumbre el 23 di novembre 2019

Sans toutes ces personnes, mon ascension n’aurait pas été possible. Mille merci à:

Olivier, pour la vente de son matériel. Mauri, guide argentin, pour les 2 décilitres d’essence, un bon souper, de nombreux maté, et la montée à Mulas Muertas. Jean, pour ses deux litres d’essence. Christian, guide chilien qui m’a prêté sa paire de crampons. Un Polonais qui m’a spontanément donnée sa paire de chaussettes et une paire de collants. De nombreuses expés pour l’eau offerte. L’expé russe pour toute la bouffe qu’ils ont laissée. Alberto pour la montée en voiture au refuge Atacama. Geoffroy et Monique, un couple de Québécois, pour la descente en voiture à 8 km au sud du refuge Atacama jusqu’à la Laguna verde. Aux guides boliviens qui amèneront ma paire de chaussures et les bâtons de ski à La Paz à un ami suisse, guide de montagne, habitant sur place….et j’en oublie!