Great Divide #15, Le retour de Jamie
Publié le 10/09/2018
On attendait le pire ennemi du cycliste: le vent. Ce sont la grêle, la pluie, le froid et surtout la boue qui nous ont surpris dans ces hautes passes au dessus de 3000 mètres d’altitude, avec la plus haute de la Great Divide: le col de l’Indiana (3630 m). Jamie est méritant: sans entraînement et sans aucune acclimatation, il a saisit la chance de rouler ensemble, mais au terme d’une semaine, il jette l’éponge. Ce court laps de temps partagé sur la piste réveille de bons souvenirs d’il y a 20 ans, mais aussi de vieilles douleurs chez lui, alliées à la peur de se retrouver bloqué, incapable alors de se mouvoir. C’est d’ailleurs déjà le cas pour nos vélos qui s’embourbent. Une « mud-life crisis » de plus! Penauds et exténués, nous rebroussons chemin puis campons. Nos toiles extérieures gèleront dehors comme dedans. Notre vulnérabilité nous enseigne l’acceptation de l’impermanence.
Le lendemain, nous empruntons une alternative, asphaltée, qui nous conduit vers Albuquiu et la chaleur, quelques 1000 mètres plus bas. Nous sommes au Nouveau Mexique, avec ses mesa, ces montagnes tabulaires aux roches de couleurs pourpres, blanches et jaunes souffre, là où nos chemins, hélas, se séparent.